"Stop Djihadisme" : comment fonctionne le numéro vert contre la radicalisation ?

par Theodore AZOUZE
Publié le 16 octobre 2023 à 12h07

Source : JT 20h WE

Mis en place depuis 2014, le numéro vert 0.800.005.696 permet d'alerter en cas de doute sur la radicalisation djihadiste d'un proche ou d'une connaissance.
Des policiers réservistes et des psychologues y sont joignables pour informer et orienter le public.
"Signaler une situation ne vous sera jamais reproché", préviennent les autorités.

Ne pas hésiter à sonner l'alerte en cas de doute. Après l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras, vendredi, la France a rebasculé en état d'alerte "urgence attentat". Et si le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, et son homologue de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ont tous les deux promis de nouveaux renforcements de la sécurité des établissements scolaires et des lieux publics, des outils existent déjà contre toute éventuelle menace terroriste. Depuis près de dix ans, l'État a notamment mis en place un numéro vert à ce sujet, dans le cadre du programme "Stop Djihadisme".

Au 0.800.005.696, des policiers réservistes et des psychologues sont à l'écoute pour aider le public à lutter à son échelle contre l'enrôlement djihadiste. Concrètement, en cas de doute sur la potentielle radicalisation d'un proche, d'une connaissance ou même d'un voisin, chacun peut se tourner vers ce numéro et être informé sur les démarches à suivre. 

Des conseillers formés pour établir le degré de radicalisation

Créé en 2014, le dispositif vise à faciliter le processus de signalements de dérives djihadistes. Strictement confidentiels et gratuits, les appels sont possibles du lundi au vendredi, de 9h à 18h. Le reste du temps, vous pouvez remplir un formulaire d'assistance en ligne sur le site web du ministère de l'Intérieur, à la suite duquel vous serez "systématiquement" recontacté par les services de l'État, promet le portail Internet de "Stop Djihadisme". 

Au bout du fil, des conseillers spécialement formés tâchent d'établir le degré de radicalisation de la personne signalée, et réorientent ensuite "les cas les plus préoccupants vers les services compétents, sous l'autorité des préfets, dans chaque département". D'autres mesures sont alors susceptibles d'être prises, en fonction de l'urgence de la situation et du diagnostic établi par l'expert. 

Parmi les différentes options pouvant être enclenchées : un traitement psychiatrique, un accompagnement psychologique doublé d'un travail de prévention ou une action des services de sécurité. 

"Même si vous n'êtes pas sûr d'avoir reconnu des combinaisons de signes de comportement suspect, vous pouvez sauver des vies", rappelle le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale dans une note datée de 2018. "Il est donc préférable d'appeler rapidement le numéro vert. Signaler une situation ne vous sera jamais reproché. Faites-le avant qu'il ne soit trop tard." 

En plus de ce numéro vert, la plateforme Pharos permet elle aussi de participer à la lutte contre la menace terroriste, vis le signalement en ligne de contenus faisant son apologie.


Theodore AZOUZE

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